La première fois qu'on s'est rencontré avec JFP47 ça avait été encore plus
folklo que cette fois-ci.
Nous devions nous retrouver à Montauban pour aller au musée Ingres.
J'avais proposé le resto, il avait dit préférer le pique-nique et avait
dit se charger de tout.
J'avais fixé un rendez-vous pratique pour lui à un Darty quelconque sur
la route par laquelle il arrivait de chez lui. Il a attendu d'être en
plein centre de Montauban pour mettre en route son GPS ce qui fait qu'il
est arrivé avec une demie heure de retard. Pour un premier rendez-vous
cela s'annonçait mal...
Nous cherchons un coin pour pique niquer. Nous finissons par trouver un
arbre à côté de la place où nous nous sommes garés. Je le vois ouvrir le
coffre, sortir une table qu'il déplie, des fauteuils avec accoudoir
qu'ils installent de chaque côté, une nappe qu'il déploie sur la table,
des assiettes de faïence blanche à petites fleurs bleues, des verres
tulipes bleus... Je n'ai jamais rien connu de la sorte avec mon mari.
Maintenant on se trouve une table sur les aires d'autoroute mais pendant
longtemps on a pique niqué assis sur une couverture posée par terre. Et
en plus le pique nique avait été préparé par Francettte qu'à cette
époque je ne connaissais pas...
 Cette rencontre avait été un tel choc pour moi que je l'avais racontée à toutes les amies de BBO qui faisaient partie du cercle de JFP47. D'un commun accord, nous avions décidé de déjeuner dans un restaurant de Casteljaloux.

L'année suivante, nous nous sommes retrouvés, lui, sa femme Francette et ma sœur à Lavardens où nous avons déjeuné dans un restaurant au pied du château. Puis nous avons fait la visite guidée de l'exposition temporaire d'œuvres de Camille Claudel.

L'an dernier, Alexandra (ma fille aînée) s'est mariée le 31 juillet et tout l'été a tourné autour de son mariage donc il n'y a pas eu de rencontre.

 

Cette année, lors d'une visite guidée au Musée Bemberg j'ai vu un plat attribué à Bernard Palissy. Je lui ai trouvé un décor intéressant avec une couleuvre qui en occupait le centre et dont les bords étaient occupés par des animaux aquatiques tels que grenouilles et crevettes. Le tout en relief.

Une dame ayant dit que pour trouver la température très élevée adéquate pour la cuisson de la céramique il était dit qu'il avait brûlé meubles et planchers de sa maison. Je suis allée voir sur internet et j'ai trouvé qu'il y avait un musée Bernard Palissy à Saint Avit dans le 47. Immédiatement j'ai pensé que ce serait intéressant d'y faire notre prochaine rencontre avec Jpf.

Je lui soumets l'idée et il me dit d'accord. On a du mal à trouver une date tous mes week-ends étant pris. On décide alors celle du lundi 12 septembre. Je lui dis de regarder internet. Je lui propose la sortie Marmande, il me répond qu'Agen serait mieux.

Francette, étant en vacances doit venir aussi et c'est là qu'après avoir regardé le calendrier de la poste elle intervient et dit que ce serait mieux que je vienne chez eux déjeuner et qu'on partirait de là tous ensemble.

Rendez-vous est donc pris avec JFP à la sortie de l'autoroute à Aiguillon. J'arrive à 11 h 29 pour 11 h 30. Pas de JP en vue. Cela ne m'étonne qu'à moitié puisqu'à Montauban il était donc arrivé très en retard .

Il arrive enfin. Je laisse ma voiture.

Plus de verres tulipe bleu sur la table. Ils sont tous cassés. Un beau souvenir qui s'envole.

Le départ pour le musée est un peu long. Il faut mettre les chaises sur la table et balayer autour, puis se laver les dents et puis s'habiller pour Francette.

On démarre enfin. Francette, sûre d'elle, à cause de son calendrier de la poste (normal que ce soit sa seule référence, elle distribue le courrier autour de chez elle…) nous fait prendre la route en direction de Lévignac de Guyenne. Après avoir plus ou moins tourné en rond nous arrivons à Saint Avit : aucune notification d'un quelconque musée Bernard Palissy. Je vois un panneau routier indiquant le village de La Chapelle et je me rappelle avoir vu quelque chose comme ça sur le site. Nous voilà partis en direction de ce village. Nous y arrivons pas de trace d'un quelconque musée. Il y a juste la maison d'un potier. La mairie étant ouverte nous y allons et demandons à l'employée de mairie où se trouve le musée Bernard Palissy. Elle ouvre de grands yeux étonnés. Voyant un ordinateur sur son bureau, je lui demande de regarder sur internet et là nous nous apercevons que le musée se trouve de l'autre côté du département, bien dans un endroit s'appelant Saint Avit, mais c'est un hameau dépendant de Lacapelle-Biron. Comme il n'y a pas de carte dans la boîte à gants et que le GPS est resté à la maison, nous regardons la carte dans l'annuaire des pages jaunes. JP qui garait la voiture nous a rejointes entre temps. Il m'avait fait déjà le coup du GPS lors de notre première rencontre en ne l'allumant qu'au centre de Montauban alors que notre rendez-vous était fixé sur la route par laquelle il arrivait de chez lui…D'où son retard…

Nous avons fait une route de pèlerinage.

Francette a reconnu une groupe de maisons où elle avait effectué une de ses premières tournées à vélo à rétro pédalage.

Puis nous avons traversé le village où ils s'étaient mariés à la mairie, puis le village où se trouvait encore le restaurant où avait eu lieu le repas de noce.

Puis ça a été JP qui a reconnu le village de Monbahus où il avait été en poste pendant un an après que son école ait été fermée. Ce ballotage de bahut en bahut a duré 6 ans jusqu'à sa retraite. Nous sommes aussi passés par un village du nom de Saint Barthélémy. Je venais juste d'apprendre qu'il était le patron des bouchers. Et devinez comment s'appelait le village suivant: Tombeboeuf… doté d'un magnifique golf d'un gazon aussi vert que le vert trouvé en Suisse.

A Cancon, ville de la noisette je craque et demande à m'arrêter au syndicat d'initiative où enfin je trouve une carte de la région.

Nous arrivons enfin au musée. Je dis à la dame qui s'occupe de nous donner les billets pourquoi je suis venue et comment j'en ai entendu parler. Elle me répond que nous ne verrons aucune œuvre originale de Bernard Palissy. Celles-ci étant perdues et non signées. La seule authentifiée est au musée des Beaux Arts de Lyon. Quelqu'un faisant une thèse sur cet artiste a eu le droit de faire une étude sur l'assiette elle-même en y faisant des prélèvements.

http://agbp.zumablog.com/index.php?sujet_id=15156

Il y a eu une mode de la céramique au XIXème siècle et beaucoup de copies ont vu le jour. Donc le plat que j'ai vu à Toulouse n'est peut-être qu'une copie…Nous lui avons aussi posé la question au sujet du plancher. Elle nous a dit qu'on appelait "plancher" les planches qui servaient à dresser une table supportée par des tréteaux…

Il n'y avait donc pas de plats mais des copies et une vidéo sur Bernard Palissy très intéressante. Francette et JP se rappelaient leur livre d'histoire qui le montrait en train de brûler les meubles de sa maison.

Par contre il y avait une très belle exposition temporaire. Je vous conseille d'aller voir sur internet les œuvres de l'italienne Paola Paronetto qui sont à l'affiche de la présentation de l'exposition.

http://www.marieclairemaison.com/,collection-cartoccio-paola-paronetto,200184,268735.asp

Pour réaliser celles-ci, elle travaille un mélange d'argile et de papier qu'elle cuit au four puis qu'elle peint. J'ai aussi aimé les œuvres de Valérie Lebrun. Elles font penser aux anémones de mer. Son parcours d'artiste est très intéressant et atypique. Avant d'être sculpteur-céramiste, elle a exercé dans le monde du spectacle en tant que costumière-plasticienne, puis a monté des chantiers artistiques d'insertion et répondu par ce biais à des commandes publiques de mosaïque. Mais le besoin de reprendre contact avec la matière et celui d'avoir une recherche de création plus personnelle l'a conduite à l'Institut de céramique de Sèvres où elle a découvert sa passion pour la terre et le monde de la céramique contemporaine. 'Tout de suite les céramiques de Valérie Lebrun ont eu un aspect rare, personnel. Ce qu'elle crée, ce sont des sculptures aux courbes couvertes de pétales étirées, elle leur adjoint le frémissement d'un semis de petits boutons non éclos, irréguliers.'

http://www.promenarts.com/st-martin-de-re/artistes/11

Avant de partir la guide nous raconte le village et ses habitants tous concernés par celui-ci. Rien que pour lui-même le village vaut le détour comme on dit sur les guides. Elle nous conseille aussi d'aller à Gavaudun. Nous y arrivons un quart d'heure avant la fermeture du Château perché sur un éperon rocheux qui fait penser à Penne.

http://www.linternaute.com/sortir/chateau-france/aquitaine/gavaudun.shtml

Il faudra bien laisser des choses à voir pour y retourner, Jacques et moi. Nous contournons le château pour nous rendre à la petite église romane de Laurenque renommée pour les sculptures de son tympan. Vous pouvez les voir sur un film qui se trouve sur internet. Super comme si on y était.

http://www.dailymotion.com/video/xa8xnq_art-roman-eglise-laurenque-gavaudun_creation

Avec JP nous décidons de faire un tour dans le village. Nous commençons à discuter avec un habitant qui s'avère être un anglais heureux d'habiter là. Nous avons engagé la conversation car sur la porte de sa grange était affichée l'affiche du musée Bernard Palissy : normal car sa femme est une des guides en charge du musée. Mais ce jour-là nous avons eu Chrystèle, l'autre guide.

Nous voyant faire demi tour après lui avoir causé il nous dit de continuer pour voir le Jésus que nous n'avons pas vu mais nous avons vu les ruines de l'église de l'ancien prieuré de Saint Sardos dont vous pouvez aussi voir l'image sur internet.

http://www.petit-patrimoine.com/fiche-petit-patrimoine.php?id_pp=47109_2

En repassant nous avons pu admirer le four à pain en forme de cône, avec un toit de lauzes qui faisait partie des dépendances de la maison de l'anglais.

Avec JP nous avons aussi noté la qualité du silence de ce village. On semblait transporté dans un autre monde.

Il était déjà six heures passées. Comment pourrais-je être à 19 heures à la maison pour le repas du soir avec Jacques et son frère. Heureusement que je l'avais briefé le matin sur quoi manger si je n'étais pas rentrée. Je me doutais qu'avec JP il fallait que je m'attende à tout. Mais le tout a été dépassé avec l'intervention du calendrier de la poste !!!!!!!!!! Donc dès qu'on n'a pu utiliser le portable j'ai prévenu chez moi de mon retour plus que tardif : 21 heures.

Nous avons fait la route du pèlerinage dans l'autre sens et nous avons terminé par Villeton où Francette a habité avec ses parents. Ce village est situé au bord du Canal latéral où elle s'est baignée étant jeune. Où est-il passé ce temps où la baignade était possible dans n'importe quel cours d'eau…J'ai aussi évoqué, vu le passé de postière à bicyclette de Francette, la possibilité de rejoindre Toulouse, en suivant ce canal qui débouche pas loin de chez moi aux Ponts Jumeaux, qui en fait sont trois.

 

 

Commentaires de JFP47

 

Dans son compte-rendu, loin d'être exhaustif, Bertille semble vouloir me faire passer pour un improvisateur désorganisé.

C'est vrai.

Je tiens aussi à préciser que "le coup du GPS" n'est répertorié dans aucun ouvrage érotique et n'offense pas la décence.

Je suis inquiet pour Bertille. Sa boulimie culturelle s'est encore aggravée et elle ne veut pas suivre le régime de paresse que je lui ai prescrit.

Nous avons passé une excellente journée. Comme quoi l'improvisation a du bon.

 

Lecteur, je te prie de bien vouloir reprendre avec moi cette courte invocation :

"Saint Avit, priez pour nous".

 

 

 

reçu par moi-même et prouvant que les infos sont sûres et publiables (j'aime la peur que je suscite chez ce garçon...) 

Chère Madame,

J'ai, avec plaisir, noté l'intérêt que vous portez aux aventures culturo-postières de Bertille et de Francette dont je suis le malheureux époux.

Les copyright ne couvrent que la zone Razimet/Toulouse donc vous êtes autorisée à publier.

Quelques précisions tout d'abord.

Mon pseudo est jfp47et non pas jp47.

Dans le compte rendu il faut lire "décence" et non "défense" si cette erreur n'a pas déjà été corrigée.

Chère madame, je vous souhaite une très bonne journée.

Amicalement.

Jp