Il vous est sûrement déjà arrivé de jouer un contrat sans espoir... Sans espoir ? Jamais ! Tant qu’il y a de la vie...

 

Il est à peu près 18 h. Le tournoi du lundi tire à sa fin. Le brouhaha des chaises et des joueurs sonne les prémices du départ. Comme à l’accoutumée, les désespérés s’éclipsent les premiers, les déçus leur emboîtent le pas, les ravis s’attardent un peu.

 

Parmi ces derniers, j’aperçois l’ami Joël, Négus de droit divin au royaume des Optimistes, père spirituel de Don Quichotte, grand Ordonnateur des rêves les plus fous… Vous l’avez forcément rencontré, quelque jour. Ce type de conversations vous rappelle fatalement un quidam, si ce n’est… vous-même :

– «  Si…, si…, si… et si…., je gagne le chelem et marque un top ! 

– Juste. Et… t’as fait combien ? 

– Moins 2. 

– T’es vraiment poissard… 

– Un jour, je l’aurai ! »

Il accourt vers moi, le visage sabré jusqu’aux oreilles d’un smiley carnassier.

– « Faut absolument raconter ça à tes lecteurs de « Jouer Bridge ! 

– ??? 

– T’as joué la 12 ? 

– Vi, nous avons joué 4♥ et chuté d’une levée, en Est-Ouest. 

– Moi, j’ai gagné 4♠ en Nord-Sud ! 

– Impossible ! Tu perds toujours un Cœur, deux Carreaux et un Trèfle.

– Impossible  ? Tu m’offenses. Regarde plutôt… »