FUGITIVES IMAGES

 

 

 

La rivière incessante qui coule avec le temps,

 

Efface du rivage quelques instants très doux.

 

De communes images que l'on a pourtant  vues,

 

Mais pas appréciées à leur juste valeur.

 

Alors, le temps s'enfuit, et nous sommes surpris

 

Lorsque l'une ou l'autre vient chatouiller un peu

 

Notre mémoire morte de ces choses passées.

 

Le sourire discret d'un quelconque inconnu

 

Qui nous a soutenu par cette gentillesse,

 

A un moment de vie difficile et pesant.

 

Un oiseau appelant l'insouciante enfant,

 

Courant les papillons à travers les prés verts.

 

Une grande bouffée d'un air frais matinal,

 

Lorsque ouvrant les volets de la vieille demeure,

 

Il nous fouette au visage pour nous dire bonjour.

 

Le galbe affriolant de la jambe légère,

 

Qui passe près de nous décidée et moqueuse,

 

Laissant un doux parfum pour mieux nous tourmenter.

 

C'est le rire cristal d'une joie infinie,

 

Qui raisonne soudain sous le soleil d'été.

 

C'est l'orage éclatant d'un fracas infernal,

 

Déchirant l'horizon avec toute sa hargne

 

Et calme  cet émoi qui nous prenait au cœur.

 

Ce sont, ces petits ports dans l'eau trouble et puante,

 

Qui nous reposent un peu des aléas pervers

 

Et des méchancetés qui nous rongent la vie.

 

Tous ces petits  instants que nous croyons futiles,

 

Qui nous font bonne vie même s'ils sont très brefs,

 

Sont autant de ruisseaux qui nous remplissent l'âme,

 

Cachés dans les montagnes, ils nous font voir le ciel.

                                                                   1ALALA