L’ENFANT

 

 

Assise près de l’âtre où brûle un bout de chêne,

Semblant hypnotisée par la flamme incertaine,

Elle tient sur son coeur comme pour l’étouffer,

Sa poupée de chiffon aux longs cheveux défaits.

 

Son regard est immense riche de l’innocence,

Comme l’onde arrêtée un instant dans la anse,

Où le ciel jette un peu de ce rêve soyeux,

Dont l’azur transparent se confond à ses yeux.

 

La sève du vieux bois siffle et tourbillonne.

Quelquefois dans le noir un claquement résonne.

Dans la cour le grand vent chahute à l’étendoir,

Le linge rendu fou à l’approche du soir.

 

Il semble que le mas respire et frissonne,

A chaque coup nouveau que l’automne lui donne

Les couleurs de septembre aux accords langoureux,

Irisent ses carreaux de reflets généreux.

 

Imaginant la vie sur les incandescences,

De la braise ou le gris fait signe de naissance,

L’enfant dans un soupir s’endort en même temps,

Que le feu vacillant sur le bûcher restant

                          

 

                          1alala                                                                              

 

 

 

petite précision de l’auteur : au vers n°6 ,« la anse » n’est pas une erreur mais un hiatus musical