Résumé des épisodes précédents:

Makary a apparemment cédé aux avance de Lou78, ce qui fait les affaires de Pharmaco qui ne s'interdit plus l'espoir d'une réconciliation avec Margottine.

Pendant ce temps, Jpc59 navigue sur une mer démontée.

 

 

Chapitre bonze

Où le lecteur se rend compte que finalement que Cydjy1 n'est pas une épitaphe pour le nombre 1

 

« Ben, c'est pas ma faute, c'est l'autre greluche d'Odi78. Vous vous rendez compte, madame le commissaire? elle l'avait fait exprès, c'est sûr!

  • Était-ce une raison pour lui lacérer le visage, et lui laisser des marques indélébiles?

  • Désolée, mais j'avais oublié ma bouteille de vitriol, j'ai fait avec ce que j'ai pu. » Wouaf s'exprimait de la voix sereine qui caractérise souvent les personnes offensées, sûres de leur bon droit.

    La soirée avait pourtant bien commencé, Wouaf s'était préparée avec soin, comme chaque fois qu'elle allait à une réception donné par son ami le prince Frtoms. Elle souriait à son image doucement reflétée par un miroir d'étain. Elle avait eu vent de l'intérêt que lui portait le comte Azef. Certes, elle se doutait depuis longtemps de cet amour qui hésitait entre un platonisme tourmenté et un hédonisme assumé, mais le fait que cette rumeur se propage mettrait Annick44 dans une telle fureur...

    Elle choisit avec soin la tenue qui allait faire d'elle, l'incomparable bijou de cette soirée. Elle contempla avec tendresse l'élégant complet astrakan qui mettait si admirablement en valeur la pureté de son regard mutin, mais se décida soudainement pour un ravissant léopard aux manches de dentelles.

  • Je ne suis pas sûre de tout saisir, lança timidement le commissaire Ibba...

  • Vous êtes bien un homme, doublé d'un malotru. Cette pitoyable Odi78 n'a eu que ce qu'elle mérite! j'aurais du y crever les yeux ! lui faire bouffer ses dents! la tondre comme un mouton galeux! la jeter dans une auge, pour qu'elle y retrouve ses congénères!

  • Calmez-vous je vous prie...

  • Et si j'ai pas envie de me calmer? Cette mégère infatuée se rend à une soirée où on l'a invitée par pitié, et elle se radine aussi en léopard? J'aurais du y faire brouter ses tripes

  • S'il vous plaît...

  • Et il ne me plaît pas!... Excusez moi, commissaire, je suis sortie de mes gonds, mais cette félonie me révulse. Je SUIS léopard, je VIS léopard, je RESPIRE léopard et cette paysanne bourrue, cette naine sans envergure ose me plagier? en plus elle arrive juste avant moi, je suis sûre qu'elle me guettait de ses yeux globuleux, pour mieux m'humilier...

    Un sanglot irrépressible altérait le beau visage diaphane de Wouaf. Elle se revoyait, entrant dans le salon, crépitant d'un champagne rare, le cœur léger, l'âme en joie. Et soudain, tout s'effondra. Odi78 se tenait là, comme une insulte à la félinité, affublée d'une tenue en tout point semblable à celle qu'elle avait mis des heures à choisir. Son sang ne fit qu'un tour, elle se jeta sur l'outrageuse, la griffa profondément et commença à lui arracher, à lui déchirer les vêtements au cri de « tu vas la bouffer ta robe  ». Elle serait sans nul doute arrivée à ses fins si le baron Chapim, surmontant une stupeur bien légitime et un lumbago rebelle, n'était intervenu.

    Le comte Azef n'avait pas connu de situation aussi embarrassante depuis qu'il avait cru bon de marier une cravate jaune citron à un impeccable costume beige dans un vente de charité du Rotary en 1986 . Il tenta tant bien que mal de calmer l'élue de son cœur, de lui faire lâcher la touffe de cheveux qu'elle gardait en ses mains crispées, mais il ne put empêcher un ultime coup de talon aiguille dans la narine gauche de l'infortunée Odi78.

  • Quoiqu'il en soit, reprit le commissaire Ibba, Odi78 a porté plainte contre vous pour coups et blessures.

  • Qu'elle porte plainte contre ses parents, cette moins que rien. Le seul fait de sa naissance constitue déjà un crime contre l'humanité.

  • Chef, je dois consigner ça dans l'audition?

    Le commissaire Ibba soupira bruyamment, des gouttes de sueur perlaient sur son front fatigué. Wouaf étaient la principale donatrice de la fondation « Aimez la police », et Noël approchait. Il ne se sentait pas capable de vouer cette femme subjuguante aux affres d' un procès. Mais l'homme de devoir qu'il était, répugnait à l'idée que justice ne soit pas rendue. Bien qu'elle comprenne parfaitement les motivation de Wouaf et qu'elle condamne sans équivoque l'attitude odieuse d'Odi78, il irait jusqu'au bout: la justice, rien que la justice, tel était son crédo.

  • Bien, le rapport étant consigné, vous pouvez disposer, madame.... Ah! encore une chose: J'avais complètement oublié de vous signifier que vous aviez droit à l'assistance d'un avocat. Je redoute fort que celui ci demande l'annulation de la procédure pour vice de forme, vous m'en voyez navrée.

  • Je reconnaît bien là, votre honnêteté légendaire, chère commissaire Ibba. On ne peut penser à tout.

    Wouaf sortit du commissariat, sous l'œil ébahi des passants qui stoppaient leur marche à la vue de cette somptueuse créature qui ondulait comme un félin magique dans cette rue si grise. Le soleil matinal faisait danser les taches noires et blanches comme autant d'odes à la beauté.

 

 

Tapi dans un recoin sombre, d'un bâtiment obscur, l'ignoble Prohair fulminait de n'avoir eu aucun rôle dans cette histoire. Mais le monde ne perdait rien pour attendre, il se vengerait... Un rire sonore et métallique sortit de sa gorge immonde: Gehhp paiera l'addition, et celle ci sera salée.

 

 

 

 

 

 

Ourson1 révèlera-t-il le lourd secret qui contraint Stglinglin à un exil insupportable dans l'île de Wight?

 

Julisprit mettra-t-elle en branle sa terrible vengeance en se faisant passer pour LNK?

 

Zou78 arrivera-t-elle à 79?

 

Vous le saurez en lisant la suite de ce passionnant roman: Un crapaud chez les bridgeurs aux éditions Charlequin