Cette semaine, Francis le rédacteur en chef m’a envoyé dans un joli coin de la Creuse, à Felletin afin d’interviewer un personnage au doux nom d’Oscar.

Il m’a dit : Wouaf, il nous faut du terroir, les gens sont moroses, on va leur donner de l’air pur, tu t’y colles et fissa !

En ce début de printemps, je pris donc mon balluchon, et anda ! 19 jours après me voici devant la porte d’une jolie maisonnette.

 

Dring dring…

 

une voix délicate s’élève : qui c’est y ?

moi : c’est moi le pigiste du « crapaud bridgeur »

la voix : j’ouvre mais je vous préviens j’achète rien … et toi Prohair arrête d’aboyer, j’entends pas qui cause

La porte s’ouvre et un délicieux Yorkshire me sourit.

Bonjour c’est pour quoi ?

Bonjour je m’appelle Wouaf, je voulais voir Oscar s’il vous plaît pour un reportage sur la région

C’est moi Oscar, entrez donc

Nous nous dirigeons dans un joli salon où se tient un barbu à la mine patibulaire dont l’accueil me glace :

Qui c’est y encore ? Cydjy  ?  perle ?

Oscar le rassure de sa petite voix mélodieuse :

Non, c’est Wouaf

Le barbu se détend un peu

(Ouf , moi qui tiens à mes mollets j’ai vu le moment où le barbu allait me mordre)

 

Nous prenons un café , servi par le barbu, qui remue l’arrière train de façon singulière.

Son maître qui, lui, doit avoir l’habitude le rassure :

Finis tes croquettes et je te sors

 

Le barbu arbore alors un sourire qui en dit long.

Pendant que le barbu se jette sur sa gamelle, son maître me susurre :

On va finir de prendre le café au jardin sinon on ne sera jamais tranquille, mon Prohair c’est un bon compagnon mais franchement je préfèrerais avoir un chat. Il veut toujours sortir et cet hiver j’en avais ras les babines.

 

Le barbu s’appelle donc Prohair, je tente de l’apprivoiser mais dans mon sac, je n’ai que des sucrettes ; je lui en tends 2 :

Tiens , Prohair , donne la main…

Il aboie : Hé, banane, tu sais pas que le sucre c’est pas bon ?

(ben, c’ est pas gagné…)

Nous sortons donc pour le plus grand plaisir de Prohair qui s’ébroue et fait des petits bonds.

Oscar lui dit gentiment : et tu rentreras ton nonos orange tu vois il était resté dehors

puis en baissant la voix : il n’a pas pu s’endormir hier , il a fallu que je lui lise une donne de bridge

 

C’est alors que le téléphone sonne. Oscar me prie de l’excuser et je l’entends derrière la porte restée ouverte :

ah bon ? …toi ? …sur un tabouret ?...un boulier ?...mais c’est pas sympa… tu as bien fait de me prévenir…léchouilles…

 

Oscar revient l’œil inquisiteur :

C’est y vous le Wouaf que Kart me dit qu’il a reçu ya pas longtemps ?

Ma voix se fait toute bredouillante :

ah… l’écrivain ? vous le connaissez aussi à Felletin ? euh…oui , va falloir que je vous laisse, je viens de me rappeler j’ai cours de patchwork

 

et là j’ai couru vite sur mes pattes vers la sortie mais j’ai pris l’os orange sur la tête .

C’est donc de « la Clinique des Grenouilles » que je vous souhaite une bonne semaine.